Passée l’euphorie de la chute du régime d’Ali Bongo, les Gabonais, et en particulier l’opposition et la société civile s’interrogent désormais sur les véritables intentions du Comité de la transition et de la restauration des institutions (CTRI) avec à sa tête Brice Oligui Nguema.
Même si à la veille de la réunion qui a conduit à sa désignation en qualité de président de la transition, ce dernier à rassurer dans un post sur X (ex Twitter) garantir “une transition fluide et exemplaire”, l’opposition est montée au créneau ce jeudi.
Surtout que plusieurs heures après la prise de pouvoir par les putchistes, ces derniers semblent avoir relégué au second plan l’opposition et la société civile. En effet ce jeudi, le CTRI a reçu la Fédération des entreprises du Gabon qui regroupe les plus grandes entreprises du pays et dirigée par le banquier Henri-Claude Oyima. Objectif : rassurer les investisseurs et relancer l’économie gabonaise.
Au même moment, la coalition de l’opposition Alternance 2023 tenait une conférence de presse pour rappeler aux nouveaux maîtres de Libreville de procéder à un nouveau comptage des résultats de l’élection présidentielle du 26 août dernier. “Le 26 août 2023, les Gabonais ont massivement choisi Professeur Albert Ondo Ossa pour être le président de la République. Cela est incontestable et nul ne le conteste. C’est le lieu de remercier et de féliciter le peuple gabonais pour vote. L’intérêt supérieur de la Nation et la défense de ses intérêts fondamentaux nous commande de reprendre le processus de centralisation des résultats de l’élection présidentielle qui a été interrompue.”, Car “Au terme de ce processus, qui devrait se poursuivre sous la supervision de nos forces armées, le Professeur Albert ONDO OSSA verra sa victoire dans les urnes officialisée.”, a recommandé Alternance 2023.
Pour la coalition Alternance 2023, la junte en refusant se plier au recomptage des résultats de l’élection présidentielle expose le Gabon à un isolement sur l’échiquier international : “Le Gabon doit s’épargner l’isolement de la communauté internationale, les sanctions des institutions financières internationales et de ses partenaires au développement qui se trouveraient dans l’obligation de mettre un terme à toute forme de coopération avec notre pays s’il faisait le choix de sortir de la légalité républicaine. Nous devons en responsabilité en mesurer les conséquences dans la vie de nos compatriotes.”
Un peu plus tard, ce jeudi en soirée Alternance 2023, publiait un nouveau communiqué où elle appelait “sans exclusive l’ensemble des formations politiques, des organisations de la société civile et des confessions religieuses à une concertation ce vendredi 1er septembre 2023 à 13h au siège de REAGIR.”
La junte militaire va-t-elle répondre favorablement à la demande de la coalition Alternance 2023 ou tout au contraire allons-nous assister dans les prochaines jours à un bras de fer entre les deux camps ? Réponse dans les prochains jours.