En effet, interrogé au sujet de la nomination controversée du conjoint de la ministre de la Communication et des médias à la SPIN, le nouveau gourou de la communication présidentielle n’a pas caché sa gêne, avant d’appeler le membre du gouvernement à donner sa démission. « Sous d’autres cieux, certains auraient rendu leurs tabliers avec dignité parce qu’effectivement ça paraît un peu trop grossier. Il revient à madame la ministre de tirer toutes les conclusions de cette situation », a-t-il lâché.
S’il faut saluer l’esprit sacro-saint républicain du chef de la communication de la présidence de la République à dénoncer le népotisme, en pareille circonstance, en appelant Laurence Ndong à rendre son tablier, sa sortie ne convainc cependant pas. Télesphore Obame Ngomo a-t-il la mémoire sélective ? Feint-il d’ignorer que le cas de Laurence Ndong est loin d’être un cas isolé ? A l’époque d’Ali Bongo Ondimba, étaient surtout promus copains et coquins d’où l’expression « légion étrangère », mais de nos jours sont élevés les oncles, les neveux, les frères les sœurs et la belle-famille comme c’était le cas à l’époque d’Omar Bongo. La République omarienne, pour ne pas dire la République du village.
Le chef de la communication du Palais Rénovation est bien placé pour savoir que si l’on devait appliquer sa rhétorique, bien des membres du gouvernement, et des institutions de la Transition, des directeurs généraux, des directeurs de cabinet devraient donner leur démission. Attention donc à l’effet boomerang. Attention donc aux deux poids deux mesures en demandant à Laurence Ndong de démissionner tout en fermant les yeux sur les autres nominations de ces derniers mois qui a bien des égards revêtent de forts soupçons de népotisme. S’il fallait citer des noms ici, il y aura suffisamment à boire et à manger pour tout le monde. Gardons-nous donc bien de ne pas ouvrir la boite de pandore.
En revanche le cas de Laurence Ndong doit nous interpeller sur la façon dont sont prises les mesures individuelles en conseil des ministres, en exigeant plus de rigueur, plus d’objectivité dans le circuit des choix des nominations. Car visiblement le Palais Rénovation donne l’impression d’être surpris par la nomination du conjoint de Laurence Ndong. Sinon comment expliquer ce rétropédalage ? Surtout que ce ne serait pas la première fois. En octobre dernier, la compagnie nationale des hydrocarbures, Gabon Oil Compagny avait enregistré en l’espace de trois semaines deux directeurs généraux nommés en conseil des ministres.