Alors que le chef du gouvernement a reconnu la responsabilité du gouvernement, tout en saluant la démission responsable du ministre des Transports, Brice Constant Paillet, et en promettant de faire toute la lumière sur le naufrage du ferry Esther Miracle, Alexandre Barro Chambrier dénie la franchise du pouvoir : “Il est là pour tenter de donner des explications à quelque chose pour laquelle ils n’ont pas été à la hauteur. Comment expliquer que les secours ne soient arrivés que plus de 3 heures après les premières alertes pour un navire qui était à quelques encablures de Libreville ? C’est vraiment dramatique et accablant. Et ils cherchent à masquer le nombre de morts, parce qu’on nous parle de 28 morts alors qu’il y a près de 40 personnes qui sont disparues. Il faudrait plus de transparence pour dire la vérité aux familles.” a-t-il déclaré.
Sur le retour du scrutin présidentiel à un tour que le gouvernement justifie par des besoins de réaliser des économies et l’absence de l’Union européenne à la prochaine présidentielle, qu’elle accuse d’avoir participé au violence de la présidentielle de 2016 en ayant “contribué à aggraver la situation par des déclarations intempestives qui ne tenaient pas compte des réalités”, Barro Chambrier y voit la preuve que le Palais Rénovation n’est pas si serein quant à sa probabilité de remporter la présidentielle d’août prochain : “C’est une décision qui est regrettable et qui nous ramène en arrière et qui est un recul démocratique. Le pouvoir œuvre en sourdine pour la dispersion des voix entre de multiples candidats pour déclarer Ali Bongo vainqueur avec un faible score.” Et “Il peut raconter ce qu’il veut. Vouloir être en vase clos, c’est la preuve qu’on a des choses à cacher et qu’on n’est pas si serein que cela.” a répliqué Barro Chambrier.
Alors que Bilie-By-Nze a affirmé sur les ondes de France 24 et de RFI de la volonté de son gouvernement de l’organisation d’une “élection transparente” où “le vainqueur sera connu. Et espérant : “que le vaincu acceptera et félicitera le vainqueur.” Barro Chambrier déclare ne pas accorder de crédit aux propos du chef du gouvernement : “On ne lui fait pas confiance parce que nous ne savons toujours pas la date de cette élection. Les listes électorales ne sont pas mises à jour. Comment voulez-vous que les choses se déroulent dans un climat d’impartialité qui garantisse des élections apaisées ? Leur seule préoccupation, c’est de diviser l’opposition. Une partie de l’opposition, qui est à la leur solde, qui est entretenue par le régime, doit donner le sentiment qu’il y a une division apparente. Mais nous ne sommes pas dupes et nous n’allons pas laisser faire tout cela.”
Alors que lors de la tenue de la Concertation politique pour des élections au lendemain apaisé, l’opposition avait donné l’image d’être dispersée, Barro Chambrier rassure cependant qu’au moment venu les égos vont laisser la place à l’intérêt commun : “Ce qui va changer, c’est qu’au fur et à mesure que nous allons nous rapprocher de ces élections, chacun devra prendre ses responsabilités, renoncer aux ambitions individuelles, taire les egos pour faire avancer le Gabon.” car “Nous sommes dans une logique de recherche d’une union.” a-t-il affirmé.
Sur la possibilité de la mise en place d’un mécanisme de désignation d’une candidature unique de l’opposition : “Nous n’allons pas rentrer dans les détails qui pourraient créer encore d’autres réactions. C’est quelque chose que nous devons définir tous ensemble et qui soit accepté. Il faut être raisonnable et faire confiance aux femmes et aux hommes pour créer les conditions qui permettent effectivement à l’opposition non seulement de gagner, mais de faire en sorte que, contrairement au passé, que celui qui sera vainqueur puisse effectivement gouverner le pays. Tout est possible lorsqu’on a la volonté, la détermination et surtout lorsqu’on a le peuple avec nous. Et les Gabonais n’accepteront jamais que ce qui s’est passé en 2016 se reproduise en 2023.” a conclu Barro Chambrier.