Le président de la Transition, officiellement en qualité de parrain, s’est affiché au côté d’Avome Oligui, le jeudi 21 décembre 2023, au Gymnase du Prytanée militaire. C’était à l’occasion de la cérémonie du lancement officiel des activités de la fondation Dorcas dont elle est la présidente, avant la distribution de cadeau de noël aux enfants d’orphelinat de Libreville autour d’un arbre de noël.
Mais déjà le 4 septembre dernier, une vidéo montrant le couple bras dessus, bras dessous, était devenue virale sur les réseaux sociaux quelques heures seulement après la prestation de serment d’Oligui Nguema.
Le président de la Transition partage deux foyers. Zita Oligui occupe toujours le domicile de fonction du patron de la garde républicaine qu’occupait son époux avant le coup d’Etat, tandis que la seconde, Avome Oligui, réside dans les appartements de la Cité Démocratie.
Bien entendu, le cas d’Oligui Nguema n’est pas un fait unique dans le monde. On peut citer plusieurs dirigeants polygames, tels que Ramzan Kadyrov (Tchétchénie), Idi Amin Dada (Ouganda), Jean-Bedel Bokassa (Centrafrique) Mobutu Sese Seko (Zaïre), Gnassingbé Eyadema (Togo), ou plus récemment encore Jacob Zuma et ses cinq épouses (Afrique du Sud). Sauf que c’est la première fois au Gabon qu’est président de la République assume sa polygamie au sommet de l’Etat, contrairement par exemple à Omar Bongo qui préférait multiplier les maîtresses à souhait plutôt que de convoler en juste noce en prenant une seconde épouse.
Si le statut assumé d’Oligui Nguema ne semble pas déranger la majorité des hommes, dans une société encore fortement ancrée dans la polygamie, le sujet divise cependant la gente féminine. Entre celles qui approuvent cette situation par enfin, et de plus en plus de voix qui dénoncent la polygamie, d’abord interdite en 1969, puis réintroduite à nouveau en 2000 avec la « loi Nzouba », du nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guy Nzouba Ndama.
Si l’opinion pourrait bien s’accommoder de cette situation, ne risque-t-on pas d’assister à une rivalité au sommet de l’Etat, entre les deux désormais officielles épouses du président de la Transition ?
En effet, au lendemain du lancement des activités de la fondation Dorcas par sa rivale, Zita Oligui, même si elle n’y a pas personnellement assisté, a offert à son tour des cadeaux à des milliers d’enfants de Libreville autour d’un arbre de noël organisé dans le premier arrondissement de la capitale. Chaud devant !