Cette expression est désormais critiquée pour avoir surestimé son impact environnemental, surtout que le Gabon avait prévu consacré une bonne partie des 500 millions de dollars d’obligations émises pour refinancer sa dette. L’accord conclu en août dernier entre la République gabonaise et la Bank of America avait été qualifié d’historique. Le Gabon était cité comme le premier pays de l’Afrique subsaharien à convertir une partie de sa dette en obligations bleues.
Concrètement, 500 millions de dollars de dettes gabonaises avaient été rachetés auprès de créanciers internationaux par le biais d’une émission d’obligations supervisé par la banque américaine Bank of America, pour financer exclusivement des projets de préservation des océans et de la biodiversité marine. Et en retour, le Gabon s’engageait à étendre de 26% à 30% la superficie de ses eaux territoriales protégée et à la création de nouvelles aires marines préservées tout en renforçant la lutte contre la pêche illégale.
Selon le Financial Times, le dernier échange de dette contre nature de The Nature Conservancy, organisé par Bank of America pour le Gabon, a fait l’objet de critiques parce que 500 millions de dollars d’obligations émises pour financer l’accord avaient été qualifiées de « bleues » par la banque. Et ce, malgré le fait que les capitaux levés pour le prêt étaient destinés à aider le Gabon à refinancer la dette à des fins générales plutôt que d’être réservés à la conservation.
Mais dans une clause de non-responsabilité adressée aux investisseurs, Bank of America a déclaré qu’elle ne pouvait pas garantir que la description soit conforme aux normes d’investissement durable qui étaient encore en évolution à l’époque, fait savoir le Financial Times.
Face à la pression d’une coalition d’agence des Nations Unies et de l’Association du marché des capitaux qui a indiqué dans une directive que les obligations décrites comme « bleues » ne devraient pas être utilisées pour financer la dette à usage général d’un pays ou d’une entreprise, ce qui signifie que tout l’argent collecté grâce à une obligation devrait aller vers des projets marins, selon le Financial Times.
Faut-il y voir les effets collatéraux du coup d’Etat militaire qui a conduit à la chute du régime d’Ali Bongo et à l’interpellation de son ministre des Eaux et Forêts, soupçonné par la justice gabonais de corruption massive, avant d’être relâché ? Actuellement en garde à vue, voilà une nouvelle qui devrait orienter les enquêteurs aux sujets des soupçons de malversations qui pèsent sur le ministre gabonais des Eaux et Forêts Lee White et ses complices.